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« Liliom est un des films les plus étonnants de Fritz Lang, le seul qu'il ait réalisé pendant son exil à Paris, après son départ précipité de l’Allemagne nazie en 1933. Si, pour une fois, la fantaisie et l'humour prennent le pas sur la vision abstraite des rapports humains, les thèmes (destin, causalité, morale) et l'élégance de la mise en scène demeurent typiquement langiens. » (Télérama)
« C’est Erich Pommer, le légendaire producteur de Metropolis, Faust et L’ange bleu, qui, réfugié lui aussi à Paris, proposa à Lang de réaliser l’adaptation de la célèbre pièce du Hongrois Ferenc Molnar, Liliom. On retrouve dans le film, sorti en 1934, le souci du montage et l’organisation esthétique des matériaux selon les théories chères à son auteur. On y remarque aussi une volonté de respecter l’essence théâtrale de l’original, tout en insistant sur des chansons qui évoquent les travaux de Brecht par un curieux mariage entre le naturalisme et le réalisme. Beaucoup d’éléments, présents dans la pièce, recoupaient déjà les obsessions de Lang : le suicide pour échapper à la justice, le destin, l’homme traqué, etc. Quant à l’utilisation du cinéma, dans l’intrigue, comme révélateur de vérité, elle annonce les scènes du procès de Furie. Liliom contribua aussi à une mutation du cinéma français qui devait le conduire tout droit au réalisme poétique de Carné-Prévert. » (Noël Simsolo) |