MIKI MANOJLOVIC
Predrag ‘Miki’ Manojlović, né le 5 avril 1950 à Belgrade, est issu d’une famille de comédiens. Sa mère est monténégrine d’origine croate et son père serbe d’origine française. Cet acteur cosmopolite et précoce est monté sur les planches pour la première fois à l’âge de six ans. En 1968, il s’inscrit à l’Ecole d’Art Dramatique de Belgrade.
Dès 1970, il incarne quelques rôles pour la télévision serbe avant de remonter sur scène un an après. En 1972, il termine ses études à Belgrade, et s’engage dans une carrière théâtrale où il brille dans des rôles phares tels que : Hamlet, Charles II, Caligula, Macbeth, Cyrano...Il participe à de nombreuses séries et téléfilms durant les années 70 et se lance dans le cinéma en 1974 avec “Otpisani » d’Aleksandar Djordjevic.
Sa carrière d’acteur de cinéma débute plus concrètement dans les années 80 où il enchaîne des rôles principaux dans des films tels que «On n'aime qu'une fois» de Rajko Grlic (1980) et «Mi-figue mi-raisin» de Srdjan Karanovic (1981) avec lequel il remporte le premier prix du rôle masculin au Festival de Valencia en Espagne. On le retrouve au Festival de Venise de 1985, avec «Les fraises sont restées à travers la gorge» de Srdjan Karanovic, un film qui aborde la Yougoslavie contemporaine. C’est cette même année qu’il devient un acteur à la notoriété internationale en interprétant Mesa, le père de famille déporté de « Papa est en voyage d’affaires » de Kusturica.
Le film remporte une Palme d’Or à son réalisateur et se présente comme un tremplin sans précédent pour la carrière de Miki qui dépasse enfin les frontières de la Yougoslavie. Il démontre au public qu’il est à même d’interpréter tout type de personnage avec une intensité sans précédent.
Après des quantités de rôles différents dans différents pays, il remet les couverts avec son ami Kusturica en campant le premier rôle dans « Underground » (1995). Une fois de plus Kusturica repart de Cannes avec la Palme d’Or. Miki est récurrent dans l’univers filmique de son compatriote. Mis à part les deux Palmes d’Or, il apparaît sous les traits d’un prêtre toxicomane dans “Chat Noir, Chat Blanc”. Et si il n’avait été déjà engagé pour le “Mahabharata” de Peter Brook (au théâtre), il aurait également joué dans “Le Temps des Gitans”. Il se retrouve une fois de plus devant la caméra de Emir dans « Zavet » (« Promets-moi ») qui est annoncé pour courant 2007.
Miki Manojlović est le plus célèbre des acteurs d’ex-Yougoslavie. Ce belgradois joue aussi bien au théâtre qu’au cinéma, tant à l’étranger que dans son propre pays. Sa filmographie comprend plus de 40 films. Il n’a pas seulement joué dans sa langue maternelle, le Serbe, mais aussi en anglais, en français et en rom. En 2004 il a reçu le prix «Pavle Vuisic» pour toute sa carrière et sa contribution au cinéma yougoslave.
Filmographie sélective
- 2007 « Promets-moi » de Emir Kusturica - « Irina Palm » de Sam Garbarski
- 2005 « L’enfer » de Danis Tanovic - « Ze Film » de Guy Jacques
- 2004 « Ne fais pas ça ! » de Luc Bondy - « Les Marins Perdus » de Claire Devers
- 2001 « Mortel Transfert » de Jean-Jacques Beineix - « Jeu de Cons » de Jean-Michel Verner
- 1999 « Les Amants Criminels » de François Ozon - « Baril de Poudre » de Goran Paskaljevic
- 1998 « Chat noir, Chat blanc » de Emir Kusturica
- 1997 « Le Temps des Miracles » de Goran Paskaljevic
- 1996 « Portraits Chinois » de Martine Dugowson
- 1995 « Underground » de Emir Kusturica
- 1994 « Tango Argentino » de Goran Paskaljevic
- 1992 « Tito et Moi » de Goran Markovic
- 1988 « Migrations » de Aleksandar Petrovic
- 1985 « Papa est en Voyage d’Affaires » de Emir Kusturica
- 1981 « Mi-figue mi-raisin» de Srdjan Karanovic
- 1980 « On n’aime qu’une fois » de Rajko Grlic
- 1974 « Otpisani » de Aleksandar Djordjevic