PABLO FENDRIK
Né à Buenos Aires en 1973, il fait ses études au Centro de Investigacion Cinematografica où il réalise ses 3 premiers courts métrages. Après avoir travaillé avec Alejandro Agresti sur la plupart de ses films, il débute sa carrière de scénariste avec VIDA EN FALCON de Jorge Gaggero et LAS VIDAS POSIBLES de Sandra Gugliotta. L’ASSAILLANT est son premier long métrage. “Coup de coeur” de la Semaine Internationale de la Critique au Festival de Cannes 2007, le film s'est fait remarqué dans d'autres festivals internationaux en étant primé à la Havane, Buenos Aires, Lima et Toulouse. Son second long métrage LA SANGRE BROTA a été présenté de nouveau à la Semaine internationale de la Critique au Festival de Cannes 2008.
FILMOGRAPHIE
Comme réalisateur :
2008 LA SANGRE BROTA
2007 L'ASSAILLANT
Comme scénariste :
2007 LAS VIDAS POSIBLES de Sandra Gugliotta 2004 VIDA EN FALCON de Jorge Gaggero
INTERVIEW
Comment est né le projet du film ?
Un jour, j'ai lu dans le journal un fait divers qui m'a interpellé : une personne avait volé deux collèges privés en vingt minutes en se faisant passé pour le père d'un des élèves.
Pourquoi avoir décidé de raconter cette histoire en quasi temps réel ?
Je l'ai abordé comme un exercice de style, afin de capter l'attention du spectateur et de le plonger au coeur de l'action. J'ai voulu faire ressentir au spectateur les émotions du personnage principal comme s'il était le témoin privilégié de l'aventure. L'absence de coupure, l'action continue, cela m'a paru être la meilleure option pour obtenir ce résultat.
Comment avez-vous choisi les acteurs ?
Arturo, le personnage principal, je l'avais déjà choisi pour mon deuxième film (LA SANGRE BROTA). Tous les autres, je les connaissais pour les avoir vu dans des pièces de théâtre indépendantes. Certains étaient déjà des amis. J'ai beaucoup d'amis acteurs et cela m'a beaucoup aidé.
Comment avez-vous travaillé avec eux ?
Nous avons répété autant que possible avant le tournage. Une fois sur le plateau, nous étions ouverts à toutes possibilités, en suivant nos impulsions. Comme nous n'avions même pas de véritable scénario à proprement dit. J'ai choisi des acteurs de théâtre qui n'hésitent pas à improviser ou à se remettre en question, chose que je n'aurais pu obtenir d'acteurs venant du cinéma ou de la télévision qui ont l'habitude que tout soit bien défini avant le tournage.
Comment s'est déroulé le tournage du film ?
Cela a été très plaisant, excitant et stimulant. Le tournage a duré seulement neuf jours. Nous avons travaillé jusqu'à dix heures par jour. L'équipe était composée de moins de dix personnes mais chacun était porté par une foi solide dans le projet. Tout nous paraissait simple. Les énergies de tous convergeaient dans une direction commune. Un bon exemple, les deux plans séquences les plus difficiles et longs du film (six et huit minutes), ont été tournés uniquement en deux fois. A la fin des prises, nous nous regardions et nous ne pouvions croire que ce soit parfait si rapidement ! Maintenant, j'ai peur de ne pas arriver à avoir autant de chance et que mes prochains films soient de la pure souffrance ! Le tournage de L’ASSAILLANT restera un merveilleux souvenir. Ce tournage m'a permis de devenir réalisateur de la façon la plus heureuse possible. Nous avons fait ce film pour le plaisir de le faire.
Entre « L’ASSAILLANT » et « LA SANGRE BROTA » qui ont été présentés au Festival de Cannes (La Semaine de la Critique, 2007 et 2008), quelles sont les autres points communs aux deux films ?
Bien sûr, il y a l'acteur principal Arturo Goetz. Les deux films sont intenses chacun à leur façon. Les deux films racontent l'histoire de quelqu'un qui a besoin de se transformer, et ce de manière violente.
Comment voyez-vous le cinéma argentin d'aujourd'hui et son évolution ?
Avec beaucoup de salut. Une évolution très favorable. La production vit une excellente période et les nouvelles autorités du cinéma argentin ont des envies très positives. Le plus gros problème concerne l'exploitation des films argentins dans notre propre pays. 85% de la billetterie est aujourd'hui réalisée par le cinéma américain. Les salles des complexes cinématographiques sont aux mains des nord-américains ou des australiens. Ils diffusent exclusivement leurs propres productions et ils ne veulent rien savoir du cinéma argentin.
Quels sont vos projets ?
J'écris un scénario sur un pyromane chinois et un autre sur un choc multiple : un énorme carambolage qui a impliqué plus de quinze camions, trois bus et deux voitures dans une province de Buenos Aires.
Propos recueillis et traduits par François Vila