|
|
« Au cinéma, j’ai toujours voulu donner une vision claire et nette du monde à travers des personnages écartelés. Ces hommes dominent les femmes mais ils portent en eux l’humiliation générale et sont, aussi, lâches et impuissants, prisonniers des coutumes auxquelles ils doivent se soumettre. Cela ne vient pas de la dictature militaire, mais de traditions, de chaînes invisibles, legs d’un long passé féodal et inséparables, d’ailleurs, des structures économiques. Que demain une démocratie bourgeoise s’installe en Turquie, les mentalités ne changeront pas, pour autant, du jour au lendemain. Il faudra mener une lutte de longue haleine contre les murs et les conditionnements des esprits. Il n’y a pas, en Turquie, de séparation entre la lutte des classes et la lutte des sexes. » (Yilmaz Güney – 1982)
« Loin de tout catéchisme doctrinaire, Güney songe d’abord à nous raconter des histoires vivantes, pittoresques, truculentes, avec la verve et la sagesse du conteur oriental. Yol nous baigne dans une réalité humaine (visages, gestes, voix) et une réalité physique (paysage, décors, habitation) d’une force de vérité inégalée. Pourtant, l’action dramatique (intense), le jeu des comédiens (sophistiqué), la coloration émotionnelle (lyrique) vont dans le sens d’une composition très élaborée de l’image. De ce cocktail naissent le charme et le mystère d’un film à nul autre pareil. » (Le Point) |