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« Première rencontre entre Satyajit Ray et Rabindranath Tagore, avant Charulata et La maison et le monde, Trois filles a été réalisé pour célébrer le centenaire de la naissance du grand écrivain bengali, qui était aussi un proche de la famille de Ray. Mais Trois filles est également le film par lequel le cinéaste manifeste sa vocation d’auteur complet. Réalisateur et auteur du scénario depuis ses débuts, Satyajit Ray écrira désormais la musique de tous ses films et en assumera le cadrage. Il est ici en pleine possession de son talent, oscillant avec élégance entre des images à la Cartier-Bresson (l’un de ses modèles) du Bengale rural, et les voluptueux décors d’intérieur qu’il travaille en esthète raffiné. Des gros plans saisissants entre ombre et lumière à l’image d’un arbre au bord du fleuve, le sorcier du Bengale était déjà maître de l’espace et du temps. » (La Saison Cinématographique)
« Pour aimer les films de Satyajit Ray, il faut aimer les visages. Prendre son temps pour découvrir, dans le regard d’une petite fille, tout ce qu’elle-même ne peut formuler. Deviner, dans ses sourires, sa détresse d’être orpheline. Le plus éprouvant, le plus émouvant aussi, c’est bien cet abandon des êtres et des choses, qui nous laisse démunis. Il fait entrevoir le lyrisme contenu de Satyajit Ray, ainsi que la réflexion qui ne cessera de le préoccuper toute sa vie : comment passer d’un état d’âme à l’autre et, plus généralement, d’une Inde mythique à une Inde moderne.» (Télérama) |