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Extrait du supplément "notes d'Eisenstein":
Dans LE CUIRASSE POTEMKINE, il y a une révision absolue des attractions (du moins celles de LA GREVE), et un effet positif (du pathos), un appel pressant à l’activité - obtenu par des moyens tous « négatifs » - par tous les procédés de l’art passif : doutes, pleurs, sentimentalisme, lyrisme, psychologie, sentiment maternel, etc. Ces éléments d’un art « comme il faut » sont démembrés et rassemblés « selon les besoins ».
Par rapport à LA GREVE, et au plan des moyens d’action, le POTEMKINE n’est pas un prolongement, mais un opposé. A l’absence de sujet, au caractère de procès-verbal, au naturalisme abstrait de LA GREVE s’oppose déjà ici un psychologisme, et dans toute sa plénitude. Dans un rôle nouveau, certes, y compris dans son maniement. La chose n’est pas simplement exposée, agissant en tant que chose ; la chose est psychologisée comme voie d’approche, jusque dans sa présentation même : le retournement de l’instrument, c’est un effet qu’on n’obtient pas par une simple exposition ; les « lions rugissants » sont le moment le plus clair de ce nouveau psychologisme, l’apogée du psycho-effet extrait d’une chose.
LA GREVE est un traité ; le POTEMKINE est un hymne.
Et dans le POTEMKINE s’effectue la jonction avec une ère nouvelle – celle du nouveau psychologisme.a |