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«En réalité, Sayat Nova ne raconte rien. Il parle, en métaphores poétiques, de la culture, des racines des peuples, par opposition à l’impérialisme de l’état. Il évoque cela sans recourir à la moindre narration romanesque ou théâtrale, se contentant de reconstituer devant la caméra une série de miniatures enluminées. En l’honneur de Paradjanov, les tapis les plus précieux, les vases, les ornements, les instruments de musique anciens sortent des musées. Sayat Nova est bel et bien le « Trésor » de l’Arménie, le film qui ressuscite Les Ombres des ancêtres oubliés (titre de la nouvelle dont s’inspirait, ce n’est pas un hasard, Les chevaux de feu). Avec la passion des bâtisseurs de cathédrales, un Paradjanov sublimé par l’élan mystique a voulu ce monument collectif où s’exprime, à travers des allégories venues du fond des siècles, le désir farouche de survie d’une collectivité, au-delà des frontières politiques artificielles. » (Le Nouvel Observateur)
« Plus exigeant que Les chevaux de feu, Sayat Nova est un chant d’amour flamboyant dont les strophes, construites sur une symbolique puisée aux sources du folklore le plus pur et enrichie de références au rituel de l’église arménienne, content en images à la fois oniriques et précises l’histoire d’un créateur et de ses rapports avec les institutions de son temps. Moins démonstratif que Andreï Roublev, mais abordant aussi, sur le mode symbolique, le problème de la création artistique, Sayat Nova est un geste de liberté pure. » (Le Matin) |