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« Plus qu’à la dénonciation de la cruauté, consciente ou non, des milieux du cinéma, c’est à une description à la fois concrète et allégorique de l’Italie tout entière que vise le film. Et c’est ce qui en fait le prix. Italie éternelle et Italie désorientée de l’après-guerre s’incarnent l’une et l’autre dans la personne et le personnage d’Anna Magnani. Survitalité (elle est d’un bout à l’autre du récit un véritable maelström), fausse naïveté (pas dupe des combines dont elle accepte elle-même d’être victime), exagération théâtrale des sentiments (protection inconsciente contre les difficultés quotidiennes), fierté naturelle et volontiers ombrageuse sont les traits qui la caractérisent, aussi bien en tant que femme qu’en tant qu’italienne, et dont le talent est ici au zénith. » (Jacques Lourcelle)
« Je suis une fan d’Anna Magnani. Je rie avec elle, je pleure avec elle, j’aime avec elle, je hais avec elle… Avec Rome ville ouverte, Magnani avait fait l’effet d’une bombe sur les écrans américains. Maintenant, dans Bellissima, elle arrive à se surpasser elle-même. J’étais en larmes quand les lumières se sont rallumées… C’est Magnani, impétueuse. C’est Magnani, brillante et désinhibée. C’est Magnani, débordante de puissance volcanique et tellurique. C’est Magnani, tendre, poignante et incroyablement émouvante… En tant qu’actrice, en tant que femme, je vous salue, Anna Magnani, et vous remercie pour tout ce que vous apportez à l’art du cinéma dans Bellissima. » (Bette Davis – 1951) |