Synopsis : Dans une petite ville de province, en Allemagne, vers les années 30, le professeur Rath la soixantaine, enseigne l'anglais. Chahuté, il saisit un jour des photos d'une certaine Lola-Lola que se passent ses élèves. L'un d'eux, Angst, avoue que, chaque nuit, beau coup de ses camarades se rendent au cabaret L'Ange Bleu où chante la fameuse LolaLola. Le professeur décide d'aller personnellement blâmer la chanteuse : celle-ci écoute gentiment le professeur, vieux célibataire naïf, et n'a guère de peine à éluder ses reproches. Ému par cet accueil, il en oubliera son chapeau au cabaret, tout en trouvant dans ses poches une des culottes de Lola. Peu après, il retourne à L'Ange Bleu et Lola va l'ensorceler, au point qu'il prendra la défense de la chanteuse importunée par un marin ivre. Une bagarre éclate qui déclenche une descente de police : le professeur Rath (baptisé Unrath, ordure, par ses élèves) doit se cacher sous la loge de Lola où il retrouve ses élèves. Après l'incident, il assiste au tour de chant de la vedette et termine la nuit dans sa chambre. Le lendemain après un nouveau chahut, il est réprimandé par le principal. Il se rend ensuite au cabaret pour apprendre que la troupe va partir en tournée. Amoureux fou, il demande sa main à Lola et l'épouse. Après le mariage, il suit sa femme et connaît une vie conjugale agitée, devenant peu à peu le souffre-douleur, le pitre, de cette troupe miteuse qui finit par revenir à L'Ange Bleu. La déchéance va s'accentuer : on l'oblige à paraître sur la scène où, devant ses anciens élèves, il est victime des plus basses avanies. La crise ultime éclate alors que le minable prestidigitateur lui casse des œufs sur la tête pendant que Lola se laisse séduire par Mazeppa, bellâtre avantageux et niais. Rath a une défaillance : il revient à lui pendant le tour de chant de sa femme, quitte le cabaret et se traîne en pleine nuit, jusqu'à son ancienne salle de cours où il meurt, ravagé de honte et de chagrin, abandonné de tous....
Premier film parlant du cinéma allemand, L'ange bleu dresse le portrait poignant d'un homme victime de son propre désir, servi par une prestation hors-pair du "monstre sacré" Emil Jannings. Mais c'est avant tout la rencontre entre la flamboyance visuelle de Josef von Sternberg et la plastique provocante de Marlene Dietrich qui fait de L'ange bleu un des joyaux inestimables du 7éme art.
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